Télévision

De nouveaux témoignages des inconduites de Sylvain Archambault

La comédienne Stéphanie Crête-Blais, qui tenait la vedette dans la série Virginie entre 2006 et 2010, a publié hier sur son compte Facebook un témoignage dans lequel elle relate une expérience avec le réalisateur Sylvain Archambault, il y a plusieurs années.

Pendant des auditions pour une publicité de bière, Mme Blais était accompagnée d’un comédien et d’une autre actrice, dont le récit a été publié mercredi dans La Presse sous le couvert de l’anonymat.

Selon Mme Crête-Blais, le réalisateur Sylvain Archambault a donné de curieuses directives aux acteurs.

« “Ok, vous deux, vous allez l’insulter (moi), chacun votre tour, et toi, après chaque insulte, tu vas dire ; moi, je couche avec des gars pour 5 $. Et, plus tu te fais insulter, plus tu vas être triste.” On commence ce jeu ridicule qui n’a strictement mais strictement rien à voir avec la publicité, on s’entend. “Ok, vas-y, tu es triste là, ils viennent de dire que tu pues, que tu es laide…” Je suis partie à rire. J’en pouvais plus. C’était surréaliste ! Ensuite, on doit faire semblant que notre index brûle. On doit avoir de plus en plus mal, jusqu’à ce qu’il demande, soudainement, à l’autre comédienne, dans cette douleur, “Vas-y, embrasse le gars à côté de toi… Go, vas-y !”… », relate Stéphanie Crête-Blais, qui a finalement été retenue pour le rôle et appelée pour un tournage.

Pendant le tournage, elle raconte avoir hérité d’un surnom. « Il m’a appelée “Bubble Butt” toute la journée. Et autres petits noms coquins sur mes fesses ! Avec les regards insistants et déplacés qui viennent avec. “Tu dois avoir fait de la danse pour avoir des belles fesses de même”, me lançait-il, entre autres, devant tout le monde sur le plateau », raconte la comédienne, qui a pu compter sur le soutien d’une assistante présente sur le plateau, qui était très mal à l’aise.

Mme Crête-Blais n’était d’ailleurs pas la seule à avoir hérité d’un surnom sur le plateau : un homosexuel y était surnommé « Dans le Brun », raconte-t-elle.

« Envoye, suce, ma tabarnak ! »

Une autre actrice a communiqué avec nous cette semaine pour nous faire part d’une expérience qu’elle a jugée traumatisante et qui s’est déroulée sous la direction de Sylvain Archambault. Marie-Chantal Gaudet avait obtenu un troisième rôle muet dans la série Le négociateur, diffusée en 2005. Elle jouait le rôle d’une danseuse associée à un gang criminel.

« À six heures du matin, direct en rentrant sur le plateau, il me dit de m’agenouiller devant un comédien et il me dit : “Envoye, suce, ma tabarnak !” Je savais que c’était un rôle de danseuse, mais personne ne m’avait dit que j’allais tourner des scènes de cul. Je ne me suis tellement pas sentie respectée… » 

— Marie-Chantal Gaudet

Nous avons contacté le comédien, qui se souvenait de la scène. « Moi, je n’ai pas ressenti d’inconfort, mais je suis un gars de 200 livres qui a une grande gueule. Je peux très bien comprendre que d’autres se soient sentis attaqués. »

Marie-Chantal Gaudet a également raconté qu’une fois la scène terminée, le réalisateur a demandé à chaque figurante de se mettre au lit avec un acteur et de simuler un acte sexuel. Ces scènes ne figuraient pas au scénario.

Mme Gaudet a depuis abandonné la profession. « J’en ai parlé à mon agent à l’époque. Il m’a dit qu’il était désolé, qu’Archambault avait une réputation de gros mononcle cochon. »

Nous avons contacté l’avocat de Sylvain Archambault, Jean Lozeau, afin d’obtenir la réaction de son client à ces nouvelles allégations. Ce dernier nous a indiqué que M. Archambault ne ferait pas de commentaires.

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